meurtres à pekinAlors qu'elle fuit sa vie, Margaret Campbell, médecin légiste spécialiste des brûlés, accepte une série de conférence à Pékin. Fraîchement débarquée, la police sollicite ses services après avoir découverte le cadavre carbonisé d'un homme dans un parc. Malgré elle, Margaret va se retrouver à mener l'enquête avec le tout nouveau commissaire Li Yan.

Malgré son apparente épaisseur, je tiens tout à de suite à rassurer les lecteurs inquiet : Peter May est un auteur qui se lit sans faim ! J'avais déjà éprouvé cette sensation en début d'année en découvrant L'île des chasseurs d'oiseaux, mais cette deuxième lecture le confirme. Et dans ce premier opus d'une série d'enquêtes en Chine, nous faisons connaissance avec les deux personnages qui serviront de base à la suite de cette série.

Ces deux personnages, s'ils sont à peine caricaturaux parfois, permettent à l'auteur de camper les bases d'un sacré choc de culture. D'un côté, Margaret, l'Américaine partie sur un coup de tête pour échapper à une vie que le lecteur découvrira au fil des pages, pas du tout préparée à la différence culturelle qu'elle va rencontrer. De l'autre, Li Yan, fonctionnaire de police marchant dans les pas de son oncle, dévoué au régime et aux procédures. Entre les deux, incompréhensions, mésententes et explosions au programme ! Et évidemment, des sentiments paradoxaux qui vont instiller à quelques passages du roman un aspect un poil niais...

Mais je pardonne ces égarements à Peter May qui réussit à nous livrer un roman globalement très intéressant, tant par son intrigue extrêmement moderne pour un roman publié initialement en 1999, que par l'approche qu'il offre de la Chine. Certes, certains constateront qu'il n'est pas plus Chinois que moi, et qu'en la matière la lecture d'un Qiu Xiaolong serait certainement plus enrichissante, mais pour le coup, mon unique tentative ne m'avait pas convaincue. Je pense assez sincèrement que certains points de vue évoqués dans le roman sont à peine caricaturaux, mais cette "exagération" permet aussi de voir à quel point la méconnaissance de l'autre peut ancrer des représentations, parfois à peine trop simplistes...

A partir d'une intrigue et d'une enquête qui confrontent les pratiques et les méthodes, Peter May nous offre un roman dépaysant, qui évoque en filigrane la Révolution Culturelle, la politique de l'enfant unique et une culture et un mode de vie aux antipodes de notre société occidentale.

Ce qu'on en dit ailleurs :

  • Le blog de Pierre Faverolle : "Pour ma part, j’ai plus été intéressé par le voyage touristique proposé par l’auteur que par les personnages eux-mêmes."
  • Lectures de Lounima : "Certes, cela manque parfois de souffle et l'histoire d'amour apparaît parfois bien déplacée mais, qu'importe, je ne boude pas mon plaisir et avoue avoir passé un agréable moment à Pékin en compagnie de ces deux protagonistes !"

Texte © Miss Alfie 2013.
Édition présentée : Meurtres à Pékin, Peter May, traduit de l'anglais par Ariane Bataille, Éditions Actes sud, Collection Babel noir, 2007, 500 pages.