londres par hasard

Tara Jupp est fille de pasteur, issue d'une fratrie de sept enfants. Alors que le monde a tendance à remarquer sa soeur aînée, Lucy, amatrice de belles demeures, Tara détonne par sa voie et sa passion des chevaux. "Empruntant" régulièrement les animaux d'une demeure voisine, Tara rencontre un jour leur propriétaire. Elle pousse la porte d'un monde qui changera le cours de son existence.

Il y a quelques années, dans un train pour la Bretagne et les vacances, j'avais englouti L'amour comme par hasard, premier roman d'Eva Rice. On y suivait les aventures de deux adolescentes dans l'Angleterre des années 50-60, sur fond de rock-and-roll. Autant vous dire que la lecture de Londres par hasard fut dans sa digne suite un véritable bonbon acidulé !

Suite sans être une suite, on retrouve dans Londres par hasard quelques personnages du premier roman, mais de manière plus ou moins anecdotique. Ainsi, les deux amies y font une brève apparition, le frère de l'un, Inigo, occupe un rôle important, mais on s'attache surtout aux pas de Tara et de sa soeur Lucy. L'une comme l'autre vont apprendre la vie, l'amour, l'amitié, ses revers et ses surprises.

Londres par hasard est un roman qui plante une époque, une ambiance, un décor. On y trouve un vieux presbytère avec un pasteur veuf un peu dépassé par sa tribu, de vieilles maisons victoriennes que le personnage de Lucy nous permet de découvrir de manière fort intéressante, et Londres à l'époque de Mary Quant, des mini-jupes qui révolutionnent la mode, et de l'essor du rock-and-roll... Les pas des deux jeunes filles croiseront ceux de personnalités plus ou moins réelles, plus ou moins célèbres, à commencer par un certain Brian Jones, ami d'un Keith et d'un Mick... Ca vous dit quelque chose ? Bon, en tant que fan des Beatles, j'aurai préféré qu'on y cause de Ringo ou de George... Mais je saurai m'en contenter !

Les personnages mis en scène sont tous différents, mais psychologiquement très intéressants... Tara, privée trop tôt de sa mère, tente de faire sa place, s'accroche à sa soeur aînée et à son beau-frère dont elle idéalise le couple... Lucy incarne à elle seule une nouvelle génération de femmes, prises entre le désir d'autonomie et d'indépendance et la vision classique de la famille... Quant aux hommes qui évoluent autour d'elles, parfois un peu caricaturaux, ils ne sont pas si loin de la réalité malgré tout...

Dans la droite ligne de son premier roman, Eva Rice nous offre un roman musical qui prend une dimension historique culturelle fort intéressante avec l'étude que mène Lucy sur les maisons victoriennes et bien évidemment l'univers musical de l'époque dans lequel Tara est immergée. Sans révolutionner le genre, Londres par hasard m'a offert un vrai bon moment de détente et de lecture. En même temps, un roman où l'un des personnages féminin boit des pintes au pub en louant les talents de Conan Doyle, et ce dès la deuxième page, est forcément un bon roman !

Mes remerciements chaleureux aux éditions Baker Street pour cette lecture divertissante et "so british" !

Ce qu'on en dit ailleurs :

  • La plume d'Ivoire : "Il y a quelque chose dans le style de l’auteur qui fait qu’on la lit sans penser à la suite, on se laisse totalement porter par le présent du récit comme si on lâchait prise le temps d’une lecture et que l’on laissait l’auteur nous emporter absolument où elle le désire."

Texte © Miss Alfie 2013.
Édition présentée : Londres par harsard, Josh Bazell, traduit de l'anglais par Martine Leroy-Battistelli, Éditions Baker Street, 2013, 492 pages.