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Miss Alfie, croqueuse de livres... & Compagnie !
14 octobre 2013

La guerre des vanités - Marin Ledun

La guerre des vanitésLe lieutenant Alexandre Korvine est dépêché à Tournon. En l'espace d'une journée, cinq enfants viennent de se suicider. A priori, aucun lien entre eux... Dans la petite ville, Korvine va devoir forcer les portes pour soulever les secrets de ses habitants...

J'avais expérimenté l'écriture de Marin Ledun il y a quelques temps avec Les visages écrasés, puissant roman autour de la maltraitance institutionnelle et du harcèlement. Cette fois, je me suis tournée vers un thriller sans lien aucun avec l'univers du travail, et sans déception ! Marin Ledun réussit à construire une enquête palpitante, qui joue plus sur le psychologique que sur des descriptions multiples de cadavres et de tueurs en série. Et pour cause, puisqu'ici, il met en scène un meurtrier fantôme, son personnage central, Korvine, ne croyant pas au hasard qui pousse tant d'enfants à se suicider les uns après les autres...

Le sujet est glauque, je vous l'accorde, mais c'est surtout Korvine et ses circonvolutions psychologiques que l'on suit. Marin Ledun utilise des phrases courtes, hachées, sans verbes, pour retranscrire l'ambiance lourde et les angoisses du lieutenant...

"Il se lève, se dirige vers la porte du bureau et l'ouvre. Silence dans le couloir, silence pour les morts, silence pour les vivants. Odeur de transpiration, de tabac froid et d'encre. Le commissaire Bongrand, invisible. Les collègues de Tournon, invisibles. Les morts et les vivants, invisibles." (p. 63)

Parfois, cette technique donne la sensation de redites, certaines images ou pensées tournant en boucle chez Korvine dès qu'il lâche l'enquête et monte dans sa voiture. Mais le tout, loin d'être lourd, donne vraiment la sensation d'une obsession, d'une volonté de comprendre, de traquer, de débusquer, de faire parler. Surtout de faire parler. Car dans cette histoire, ce sont les explications qui manquent, les parents qui ne disent rien, les enfants qui se murent dans le silence et passent à l'acte quand rien ne pouvait le laisser supposer. Complot ? Manipulation ? Avec Korvine on se perd, on erre dans le mutisme des habitants de Tournon...

"Marre du mensonge et de la loi du silence. Les gens, la ville, Bongrand, les flics et les juges, les pères et les mères, tous enfoncés dans le même bourbier dont personne ne veut réellement sortir." (p. 256)

La guerre des vanités nous plonge dans la psychose qui va gagner une ville, dans les méandres d'internet, dans ses travers également. Un bon thriller, qui laisse des questions en suspens dans l'esprit du lecteur, bien mené, bien écrit. Que demander de plus ?!

Ce qu'on en dit ailleurs :

  • Encore du noir : "Conte cruel et retors, La guerre des vanités est-il alors, si l’on doit user de superlatifs, un roman génial ou une escroquerie ? Ni l’un ni l’autre, sans doute."
  • Et hop, dans mon sac : "Aucun temps mort dans cette enquête policière, doublée d'une chronique sociale, au cours de laquelle on suit les lieutenants Korvine et Revel, presque heure par heure, durant 4 jours."

Texte © Miss Alfie 2013.
Édition présentée : La guerre des vanités, Marin Ledun, Éditions Gallimard, collection Folio policier, 2013, 460 pages.

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Commentaires
S
Je ne connaissais pas, mais étant une fan inconditionnelle des thrillers, je note aussi ce titre :)
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L
Non merci !!
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A
J'avais beaucoup aimé "Les visages écrasées" également. Je note donc ce titre thrilleresque.....
Répondre
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