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Miss Alfie, croqueuse de livres... & Compagnie !
26 août 2013

Arden - Frédéric Verger

ardenQuelque part au centre de l'Europe, la principauté de Marsovie abrite la forêt d'Arden. C'est dans cette forêt que l'oncle du narrateur, Alexandre de Roucoule, a construit un hôtel fort réputé. Avec son ami le tailleur juif Salomon Lengyel, ils aiment à écrire des opérettes qui restent bien souvent inachevées. Mais être juif dans les années 1940, voilà qui n'est pas du meilleur ton : les deux hommes vont peut-être finir par écrire cette opérette finale...

Aujourd'hui encore, je viens vous parler d'un bouquin que vous trouvez depuis quelques jours sur les tables de vos libraires. Découvert dans le cadre de l'opération annuelle de Libfly et du Furet du Nord, Arden est le premier roman de Frédéric Verger. Un premier roman publié chez Gallimard, on peut se douter qu'il y a de la qualité derrière, et sur ce point, pas de surprise. La plume est précise, poétique, parfois impertinente, mais toujours très bien maîtrisée. En revanche, j'avoue tout de suite un bémol concernant la forme du roman : aucun chapitrage, aucun espacement entre les paragraphes, Frédéric Verger nous livre un roman bloc, duquel il est parfois difficile de s'extirper... J'aime quand l'auteur découpe son histoire, car il m'indique indirectement quand je peux interrompre ma lecture, et m'autorise en quelque sorte à l'abandonner pour reprendre une vie normale. Là, j'étais comme happée, mais me sentais parfois plus prisonnière que sous le charme...

Côté intrigue, il faudra passer sur de longues descriptions de la forêt, de l'hôtel, des personnages, du contexte, de la ville, avant d'arriver réellement sur les "aventures" d'Alexandre et Salomon pendant la seconde guerre mondiale. On ne peut reprocher le style, encore une fois très beau, mais ces descriptions m'ont semblé souvent longuettes... Et ce découpage en bloc, ou plutôt cette absence de découpage a plusieurs fois eu raison de mon courage. Cependant, rendue à la moitié de l'histoire, j'ai oublié mon idée d'abandonner ce roman, curieuse de connaître le destin de personnages étranges, surprenants et aussi farfelus parfois que les protagonistes de leurs opérettes.

Les opérettes, voilà d'ailleurs un livre qui semble leur rendre hommage... A commencer par le pays où se déroule l'histoire, la Marsovie, principauté imaginée par Franz Lehar, compositeur d'opérette du début du siècle, dans La veuve joyeuse. Même si je ne connais guère l'oeuvre de ce monsieur et que je n'ai pas eu la chance d'échanger avec monsieur Verger pour comprendre le clin d'oeil qu'il lui fait, je ne peux que constater la référence ! De même, l'intrigue en elle-même a parfois des airs d'opérette, oscillant entre comédie et tragédie, avec des fils conducteurs, des petits détails qui passent de l'un à l'autre des personnages par le jeu du hasard...

Avec des airs parfois ubuesques, Arden nous entraîne dans un univers de fiction mais en même temps ancré dans l'Histoire. On y découvre un peuple qui se croyait protégé et qui va devoir faire face aux atrocités de la guerre. Ou quand parfois l'absurde prend le dessus pour sauver les hommes et que la vie se transforme en partition d'opéra...

Une lecture en partenariat avec Libfly !

on vous lit tout

Texte © Miss Alfie 2013.
Édition présentée : Arden, Frédéric Verger, Éditions Gallimard, Collection blanche, 2013, 480 pages.

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Commentaires
T
C'est intéressant votre référence à Lehar, j'ai lu peu de critiques qui l'avaient remarqué. Je trouve le clin d’œil d'autant plus intéressant que Lehar a eu des problèmes avec les nazis car il travaillait avec des Juifs pour les textes de ces opérettes (ça ne vous rappelle rien ?) mais qu'il était un des compositeurs préférés d’Hitler, notamment sa "Veuve joyeuse", qui se passe en Marsovie...
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K
J'avais noté ce titre mais le genre "bloc" sans paragraphe ni chapitre me rebute quelque peu... Ca et les grandes descriptions... J'hésite maintenant.
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A
Bof, je ne goute pas particulièrement les longues descriptions façon 19e siècle.
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