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Miss Alfie, croqueuse de livres... & Compagnie !
19 août 2013

Hitchcock, roman - René Bonnell

hitchcokFin des années 70. Carol se rend à Los Angeles pour rencontrer le maître Hitchcock. Travaillant sur un dernier projet, l'homme se prend d'une passion dévorante pour la jeune femme, voyant en elle la nouvelle Tippi Hendren.

Attaquons cette période de rentrée littéraire par un roman qui m'a été proposé par les éditions Hermann, et qui m'a permis de me familiariser avec un monstre du cinéma du 20e siècle, le célèbre Alfred Hitchcok. Si sa silhouette nous est globalement familière, j'avoue que je ne connaissais pas la vie ni la personnalité de cet homme. René Bonnell nous livre un roman basé sur l'histoire vraie d'Hitchcock en y instillant une rencontre totalement fictive alors que sa carrière est déjà déclinante.

Pour ma part, ne connaissant pas du tout Hitchcock, ayant vu quelques passages de quelques uns de ses films cultes (Fenêtre sur cours, Pas de printemps pour Marnie ou encore Psychose mais sans même voir la fameuse scène de la douche...), je me suis parfois sentie un peu perdue dans les multiples références aux oeuvres de ce réalisateur. Néanmoins, j'ai trouvé l'ensemble intéressant. On découvre un homme assez antipathique, traumatisé et empreint de névroses.

"Carol qui avait passé de merveilleux moments devant ses films prenait conscience du degré de souffrance dont il les avait payé. En cet instant, elle lui en était reconnaissante et son admiration pour lui se nuançait de tendresse." (p. 182)

Car c'est bien Hitchcock le point central de ce roman. Carol n'y apparaît que comme un prétexte pour évoquer, notamment, son rapport aux femmes fort compliqué. Le roman fait d'ailleurs à plusieurs reprises allusion à la relations compliqué qu'il entretint avec Tippi Hendren qu'on pourrait qualifier de harcèlement, ou encore à son enfant. Dans tous les cas, que ce soit avec les femmes ou avec les hommes, il assume en permanence une très haute opinion de lui même...

"Carol se garda de discuter des affirmations aussi péremptoires.Il était certes l'âme, le concepteur, l’ensemblier, le virtuose des ses films, non le matériau unique. Certain que sa notoriété éclipserait toutes les contributions artistiques une fois le montage achevé, Hitchcock broyait sous sa griffe les talents auxquels il avait recours. Ce soleil ne supportait pas la moindre trace d'ombre. En présence des médias, il tirait toujours la couverture à lui." (p. 73)

Côté narration, on oscille entre la fiction et la biographie, avec quelques lourdeurs descriptives qui m'ont un peu gênées au début, de même que des raccords entre fiction et réalité à peine grossières.

"Jerry Miskovitz portait avec allure sa haute silhouette de cow-boy fatigué, revenu de tous les rodéos mais prêts à d'ultimes chevauchées. En manche de chemise, il avait conservé sa cravate nouée. Sa lourde chevelure grise s'effondrait sur un visage au regard bleu." (p. 17)

Ceci dit, ces descriptions parfois très/trop précises donnent à l'ensemble l'impression de lire un scénario ou un story board. Cette sensation est d'ailleurs fortement accrue dès qu'Hitchcock observe quelque chose ou quelqu'un...

"Il ferma les yeux pour suivre Carol en plan serré durant tout le parcours qui la conduisait jusqu'à son antichambre : signe amical à l'hôtesse d'accueil, sourie forcé face à Suzanne qui ferait traîner le moment de l'accès au saint des saints. Carol aurait droit à la plus inconfortable des chaises. S'ensuivrait un champ-contrechamp de regards sans aménités entre les deux femmes. L'une faisant mine d'être trop occupée pour avertir Monsieur Hitchcock de l'arrivée de la dénommée Carol Greenwood, l'autre se gardant de toute signe d’impatience. Dans son antre, le potentat était fier de sa mise en scène. Deux femelles s'affrontaient pour lui, chacune dans le rôle qu'il leur avait attribué, selon une partition qu'il avait écrite. Il ne concédait rien au hasard, surtout quand son plaisir était en jeu. Il en frissonnait, ce que ne trahissait pas son visage." (p. 36-37)

En levant le voile sur l'histoire intime d'un personnage que tout le monde connaît sans le connaître, René Bonnell nous offre un roman fort intéressant pour les novices comme moi qui auront peut-être envie de redécouvrir ces films désormais classiques mais extrêmement novateurs pour l'époque, tant par leur réalisation que par les techniques de narration introduites par Hitchcock (MacGuffin, caméo, etc.) et désormais réutilisées par de nombreux cinéastes.

Sortie en librairie le 22 août 2013.

Merci aux Editions Hermann pour cette découverte !

Texte © Miss Alfie 2013.
Édition présentée : Hitchcock, roman, René Bonnell, Éditions Hermann, Collection Vert paradis 2013, 220 pages.

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Commentaires
N
Il m'attend sur mes étagères !!
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A
Pas tentée par ce roman de la rentrée. Je préfère revoir ses films.
Répondre
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