Liverfool - Gihef, Vanders
1962, la carrière des Beatles se lance avec un single qui restera dans les mémoires Love me do. Pour en arriver là, les quatre garçons dans le vent sont passés par un parcours chaotique orchestré par un homme de l'ombre que l'histoire n'a pas forcément retenu : Allan Williams, le premier manager des Fab Four. Liverfool revient sur l'histoire de cet homme.
Vous noterez que j'ai réussi à faire un pitch où j'ai casé tous les surnoms les plus connus des Beatles. La classe, hein ? Bon, alors, qui connaît Allan Williams ? Personne ou pas grand monde. Déjà, ce brave homme n'a pas de page Wikipédia à son nom, c'est vous dire la misère. Ensuite, quand on pense manager des Beatles, on pense plus rapidement et plus logiquement à Brian Epstein. Sauf que, sans Allan Williams, les Beatles n'auraient peut-être pas été ce qu'ils sont devenus. A savoir le plus grand groupe de musique de l'histoire de la musique, vous le savez déjà et si vous ne le savez pas encore, c'est une grave erreur de votre part. Donc, Gihef et Vanders racontent l'histoire (parfois romancée, mais c'est assumé, d'où le "histoire vraie" avec le mot vraie rayée sur la couverture) de cet homme.
L'histoire commence de nos jours, quand un groupe de jeunes Français parcourt Matthew Street et croise un homme d'un certain âge qui leur propose de leur raconter la genèse des Beatles. Le prenant pour un fou, ils passent leur chemin avant de se laisser convaincre. Et cet homme les envoie 50 ans en arrière, au début des années 60, quand les Beatles n'avaient pas encore de nom définitif, qu'ils jouaient à cinq et sans batteur. Ils croisent la route d'Allan Williams qui leur propose de jouer dans un ses clubs de Liverpool qu'il a racheté alors qu'il était plombier. Le bouquin raconte donc l'histoire des Beatles jusqu'à leur rencontre avec Brian Epstein au travers d'anecdotes souvent drôles. On redécouvre le passage à Hambourg avec un Allemand ébourriffant, on redécouvre les passages du groupes au Jaccaranda et au Cavern Club. Du coup, Allan Williams est-il un loser qui a laissé échapper les Beatles vers Epstein ? Est-il un mythomane qui s'est un peu inventé une vie ? Sans doute un peu des deux, à la lecture du making of en fin d'ouvrage. Les auteurs se sont largement documentés sur cet homme qui s'avère être, quand même, un catalyseur du début de carrière des Beatles.
Côté dessin, point essentiel, on reconnaît les héros, John, Paul, George et les autres. Le dessin, tout en noir et blanc est d'excellente facture, dynamique et agrable. Liverfool est donc une bonne surprise de la fin d'année 2012. L'avantage de cet ouvrage est également qu'on peut le mettre entre toutes les mains, fan de Beatles ou pas. Les auteurs abordent très peu l'aspect musique en tant que tel. Ils préfèrent s'attacher au caractère des héros et à leur façon de vivre. Bref, un petit livre sympathique.
Texte © Alfie's mec 2013.
Couverture : Liverfool, Gihef, Vanders, Éditions Emmanuel Proust, 2012