Conquistador - Jean Dufaux, Philippe Xavier
Depuis leur débarquement en Amérique, Hernan Cortes et son armée sont considérés comme des divinités par l’empereur aztèque Moctezuma. Cela fait bien longtemps que Cortes œuvre davantage pour son compte que pour la lointaine couronne d’Espagne... Tandis qu’il part à la rencontre d’une expédition punitive montée pour lui rappeler son allégeance, Cortes missionne un groupe hétéroclite, mêlant soldats et mercenaires, afin de voler l’inestimable trésor de Moctezuma. Parmi eux, le loyal soldat Hernando Royo...
Je vais pas vous mentir, je ne savais pas comment pitcher Conquistador. Alors, j'ai honteusement pompé le pitch de BD Gest. Un mot sur les auteurs. C'est la même équipe qui a réalisé la série Croisade dont je parle dans la note qui s'affiche quand vous cliquez sur le mot Croisade, vous avez vu, c'est pratique, c'est ce qu'on appelle un hyperlien. Je viens de relire la chronique, elle est courte et surtout elle est incomplète dans la mesure où elle présente la série après deux tomes parus alors qu'elle en compte 4+2. En temps normal, 4+2, ça fait six, mais pas pour Croisade. L'histoire principale est composée de quatre tomes et derrière ont été publiés deux tomes en spin-off consacrés à deux personnages spécifiques de la série. Initialement, les deux spin-offs ont été baptisés Nomade. Sauf que le public n'y a pas retrouvé ses petits et seule la première édition du premier tome s'appelle Nomade, les éditions suivantes le rebaptisant tome 5 de Croisade et le second tome s'appelant logiquement tome 6 de Croisade. Donc si comme moi, dans votre bibliothèque, vous avez Croisade 1 à 4 puis Nomade 1 puis Croisade 6, c'est très moche mais au moins, vous avez des premières éditions et ça, c'est classe et collector.
Conquistador nous emmène donc dans le Mexique à l'heure des grandes conquêtes de Cortes. L'histoire se déroule sur deux tomes et suit les aventures d'une petite équipée chargée de dérober une partie du trésor aztèque, l'idée étant de le voler sans que ça castagne, d'une part pour éviter de se retrouver avec des aztèques hachés (j'ai tout fait pour la faire, celle-là), d'autre part pour que les locaux considèrent toujours les visiteurs comme des dieux. On a donc à faire avec tous les codes du genre : la formation de l'équipe, le traître dans l'équipe, les obstacles à la quête, les retournements de situation, etc. En fait, lire Conquistador m'a donné l'impression de relire Croisade adapté à l'époque. On retrouve même le détail de la créature surnaturelle. Le style narratif axé sur le personnage de Hernando avec le flash-back sur l'enfance sauve un peu le tout. D'autant que le tome 1 pose de bons jalons que le tome 2 peine à valider. Au final, la forme est classique et le fond presque décevant. Le fait est que je suis mi-figue mi-raisin (et re-mi-figue derrière) après la lecture. Le dessin quant à lui est toujours aussi chouette. Les paysages de villes aztèques ou de jungle sont superbement rendus. On reprochera peut-être ponctuellement un manque de diversification des émotions sur les visages des persos mais ça n'est pas très très dramatique.
Texte © Alfie's mec 2012.
Couverture : Conquistador (tome 2), Dufaux, Xavier, Éditions Glénat, 2012