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Miss Alfie, croqueuse de livres... & Compagnie !
17 août 2012

Omaha Crimes - Michel Bussi

occouvEn 1944, un étrange marché lie plusieurs soldats d'un régiment de Rangers. Un soldat accepte de prendre la place d'un autre sur une manoeuvre en échange d'une somme d'argent. Vingt ans plus tard, ce marché ressurgit sur les personnes qui ont survécu à la guerre et commence alors un long chemin parsemé de morts et de révélations.

Ce bouquin, je l'ai pas choisi. On me l'a offert. Alors bêtement, moi, la première chose que j'ai fait, c'est que j'ai lu la quatrième de couverture et vite feuilleté le bouquin. L'histoire m'avait l'air sympa. Une même histoire qui commence en 1944 et qui se termine trente ans plus tard. En feuilletant, des chapitres datés et localisés, pas mal pour se retrouver. Bref, ça partait sur des bonnes bases. Donc je l'ai lu. Et maintenant que je l'ai lu, "on" me presse pour avoir la chronique parce que tu comprends "j'aimerais bien savoir ce que t'en as pensé, j'aimerais ne pas m'être trompée dans mon cadeau, hein, dis, dis, dis, t'en as pensé quoi, hein, dis voir, je suis impatiente..." Déjà, si tu me laissais parler, je pourrais te le dire. Ou alors, tu passes tout de suite au deuxième paragraphe parce que tu sais pertinemment que mes premiers paragraphes, c'est toujours des paragraphes où je fais le con. Ma spécialité.

Bien, attachons-nous à reprendre point par point. L'histoire est effectivement pas mal foutue. Le scénario nous emmène sur les plages du Débarquement et dans un village normand voisin de ces plages mais aussi à Washington et dans la campagne américaine. Chaque partie du livre raconte une époque spécifique dans un lieu spécifique. L'histoire s'articule autour de deux femmes, l'une qui a perdu son cher et tendre dans le débarquement, l'autre qui a recueilli un soldat américain blessé lors de cet évènement. Destins croisés, toussa, je vous fais pas le topo, vous l'avez déjà vu venir. Le rythme est soutenu et le chapitrage de l'histoire est tel qu'un évènement majeur clôt chaque partie. Le scénario est tel qu'il laisse également au lecteur la porte ouverte à plusieurs possibilités jusqu'à la longue explication finale qui était une des hypothèses plus ou moins envisagées. Ce n'est pas dramatique pour autant dans le sens où l'auteur arrive à maintenir un suspense et, quand une hypothèse prend plus forme qu'une autre, s'amuse à la casser pour tout remettre en question. Là-dessus, rien à redire.

En revanche, on va devoir parler de l'écriture. Parce que c'est là que la bât blesse. Si on devait diviser les livres en deux catégories, ceux écrits avec un style CM1 (exemple : Du bois pour les cercueils, j'aime bien rappeler des chroniques où je m'étais défoulé) et ceux vachement bien écrits (exemples trop nombreux), ce bouquin rentrerait dans la troisième catégorie : celle des bouquins pas mal écrits mais avec des faiblesses. Je vous laisse relire la phrase précédente pour ceux qui n'aurait pas compris l'histoire de la troisième catégorie parmi deux. Saviez-vous d'ailleurs que le monde est divisé en trois catégories de personnes ? Celles qui savent compter et celles qui ne savent pas. Là encore, je vous laisse réfléchir. Donc oui, c'est pas que c'est mal écrit, c'est juste que les astuces narratives amenant les cliffhangers ou les rebondissements du scénario sont amenées à grands renforts de tambours et trompettes. A la fin de la première partie, on a le droit à un couplet en italique (genre c'est l'auteur qui l'écrit) qui dit grosso modo : "heureusement qu'elle ne l'a pas reconnu parce que sinon, les évènements à venir ne se seraient pas déroulés." Je te jure que c'est vrai. Tu as l'auteur qui te dit "Imagine, j'aurais écrit que Machine reconnaissait Bidule et en fait, je t'aurais écrit une nouvelle de 30 pages que là, heureusement, je dis bien HEU-REU-SE-MENT qu'elle ne le reconnait pas, je vais pouvoir te raconter un truc de 350 pages (clin d'oeil entendu au lecteur)". Un autre exemple où on nous raconte les pérégrinations de l'héroïne dont on sait - pas elle, JUSTE NOUS - qu'elle est vaguement suivie par quelqu'un qui lui veut vaguement un peu de mal. Donc, on nous raconte que tralala, elle va là, elle fait ci, elle fait ça, bonjour madame, un peu de viande hachée, 300 grammes, y'en a un peu plus, je vous le laisse ?, elle va rentrer chez elle, genre t'es bien à fond dans l'histoire de la fille et on te dit, comme ça, comme un cheveu sur la soupe que y'a un mec patibulaire (mais presque) qui l'observe rentrer chez elle, hin, hin, hin, on va voir ce qu'on va voir. Rhaaaa mais pourquoi tu me gâches la surprise ??? Pourquoi tu me dit qu'il va lui arriver quelque chose AVANT qu'il lui arrive quelque chose ??? C'est horrible, ça, tu comprends ??? Au pire, tu fais APRES un flash-back de 34 secondes avec le mec à l'air patibulaire (mais presque) qui s'éloigne content de lui. Mais tu me le montres pas avant !!

Voilà, ça fait plaisir, ça détend, dis donc. Bien, Omaha Crimes, c'est un polar sympathique, qui se lira vachement bien sur la plage (du Débarquement, ha ha, elle est bonne, hein, t'as vu, c'est drôle, je fais une blague en rapport avec le sujet du livre...). N'attendez pas un truc historiquement puissant avec des recherches sur le Débarquement. Là n'est pas le but du roman. Il est là pour divertir et suivre une jeune femme qui recherche les raisons de son malheur. Petite lecture sympathique d'été idéale pour quelqu'un qui cherche un roman pas compliqué avec des personnages attachants (même si le truc des pensées d'un des persos que l'on lit en italique finit par être un peu lassant) et une histoire à rebondissements. En fait, c'est une sorte de Da Vinci Code du Débarquement. Là, je vous entends déjà pousser vos cris d'orfraie (que j'ai été obligé d'aller vérifier l'orthographe pour pas avoir l'air con avec mon expression d'un style soutenu). Les grands littéraires que vous êtes me diront "Da Vinci Code, c'est nul", ce à quoi je répondrai "euh, oué, moi, j'ai bien aimé, hein...". En fait, ce que je veux dire, c'est que c'est pas de la grande littérature, on n'apprend pas grand chose, juste on passe un bon moment de lecture, c'est sympa, c'est dynamique et, après tout, j'en demande pas beaucoup plus.

Texte © Alfie's mec 2012.
Couverture : Omaha Crimes, Michel Bussi, Éditions PTC, 2007.

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Commentaires
P
J'aimerai beaucoup lire ce livre ohama crimes malheureusement je ne le trouve nul<br /> <br /> part. Pouvez vous me donner des indications pour l'obtenir ?
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A
Tout ça pour répondre à la question de départ : finalement, il t'a plu.
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L
je ne sais pas, pas lu encore "da vinci code" (dans ma PAL), je me suis arrêtée à "anges et démons"...<br /> <br /> ton analyse linguistique poussée m'a fait rire... et pas donné envie de lire ce livre !
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N
J'ai bien aimé le Da Vinci Code aussi... ;) Et pis d'abord, j'étais PAS IMPATIENTE DU TOUT !!! Nan mais :-p<br /> <br /> Sinon, il se trouve que je me rends en Normandie très très prochainement, tu me prêtes ton livre pour la plage ?
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