Si c'est un hommeEn 1944, Primo Levi est arrêté et envoyé dans l'un des camps de travail d'Auscwhitz. Deux ans après la libération, il publie Si c'est un homme pour relater les quelques mois passés en camps.

Si c'est un homme est un livre qui devrait être inscrit sur la liste des livres à lire au moins une fois dans sa vie tant ce témoignage est précurseur et fort. Publié pour la première fois en 1947, soit à peine deux ans après la libération des camps et la fin de la guerre, il doit faire partie des premiers récits sur l'univers concentrationnaire du régime nazi.

A travers différentes thématiques, Primo Levi relate son quotidien au camp, les couchettes que l'on partage à plusieurs, la discipline imposée, le travail quotidien, qu'il pleuve, qu'il neige ou qu'il vente, les stratégies que chacun met en place pour survivre dans cet univers hostile au sein duquel le mot "avenir" n'existe plus, la mort rodant à chaque instant. Si Primo Levi a pu nous rendre compte de ce quotidien, c'est qu'il n'y a passé qu'une petite année. Il explique d'ailleurs que ceux qui ne meurent pas dès leur arrivée dans les chambres à gaz de Birkenau finissent par s'épuiser au travail, à attraper l'un des multiples virus circulant dans le camps et tous ceux arrivés au début de la guerre ne sont plus. Cependant, il aura suffit de quelques mois pour que Primo Levi soit à jamais marqué par cette expérience concentrationnaire.

Si c'est un homme, s'il s'agit d'un livre poignant et difficile, n'en demeure pas moins une magnifique ode à l'espoir. Levi nous décrit comment chaque jour les prisonniers apprennent à se dire que tout pourrait être pire. Il pleut ? Oui, mais il pourrait y avoir du vent. Il fait froid ? Au moins on ne sentira plus la faim. Chaque jour apporte son lot de surprises, dans le bon comme dans le mauvais sens. Chaque jour voit se mettre en place diverses combines pour survivre, un balai contre un pot de soupe, une lime contre une chemise supplémentaire...

En écrivant Si c'est un homme, Primo Levi raconte l'inimaginable, l'indicible de l'horreur humaine. Il raconte la peur de la mort mais aussi la résignation et l'espoir auquel on n'ose même plus croire lorsque les SS abandonnent le camps aux troupes russes. A lire, au moins une fois, pour le devoir de mémoire.

Texte © Miss Alfie 2012.
Édition présentée : Si c'est un homme, Primo Levi, traduit de l'italien par Martine Schruoffeneger, Éditions Pocket, 1998, 315 pages.