La maison biscornue - Agatha Christie
Charles Hayward et Sophia Leonides se rencontrent au Caire pendant la seconde guerre mondiale. Éloignés de leur pays, ils se sentent rapidement des affinités mais décident d'attendre la fin de la guerre pour envisager un avenir conjugal. A peine Charles a-t-il posé le pied en Angleterre, quelques années plus tard, qu'il apprend la mort du grand-père de Sophia. Charles va rapidement se joindre à l'enquête menée par son père et tenter de découvrir qui a pu tuer le vieux grec.
Qu'on se le dise, Agatha Christie, c'est sympa, distrayant, ça ne demande pas une grande attention intellectuelle, mais c'est toujours un peu pareil, n'empêche. J'essaye d'espacer de plus en plus mes lectures de romans de la reine du crime car après plus d'une douzaine d'opus lus depuis un an et demi, j'ai parfois l'impression qu'on tourne un peu en rond en terme de mobile et de stratégie criminelle. Je sais qu'Agatha, ayant été infirmière pendant la première guerre mondiale, aime beaucoup utiliser le poison comme arme du crime, mais j'ai parfois l'impression que c'est très récurrent ! De même, quand ce n'est pas la jalousie qui conduit au meurtre, c'est généralement un mobile purement vénal qui est mis en lumière à l'issue du roman.
Mais La maison biscornue est un peu différente malgré tout. OK, on a une histoire de poison dans l'affaire. OK, on va trouver l'une de ses comptines qu'elle affectionne tant en filigrane dans le récit, mais la résolution finale de l'intrigue reste des plus originales. Certes, j'ai eu ma petite idée sur la question assez rapidement, mais Agatha Christie réussit à maîtriser son intrigue de sorte que le fin mot de l'histoire et les raisons profondes ayant poussé à la mort du Pater familias ne seront dévoilés au lecteur qu'aux dernières pages.
Avec une trame classique et des suspects et des mobiles bien identifiés dès le départ, La maison biscornue réussit à surprendre le lecteur en nous entraînant dans une histoire de faux-semblants où l'apparence est peut-être très trompeuse... Un opus original à découvrir, ne serait-ce que pour sa fin.
Une lecture qui s'inscrit dans le cadre du Challenge Agatha Christie organisé par George.
Texte © Miss Alfie 2012.
Édition présentée : La maison biscornue, Agatha Christie, traduit de l'anglais par Michel Le Houbie, Éditions Le Livre de Poche, 1983, 192 pages.