Kick-Ass - Mark Millar & John Romita Jr.
Dave Lizewski est garçon banal au lycée. Ni le plus costaud, ni la tête de turc. Banal. Avec ses amis, il est passionné par la lecture de comics. Ce jeune geek se décide alors à devenir un super-héros et à lutter contre le crime dans sa ville. Seul petit problème, il n'a ni pouvoir, ni aptitudes physiques particulières. Sa première intervention est lamentable et se solde par une hospitalisation, ce qui ne l'empêche pas de remettre ça. Jusqu'au jour où il sauve la vie d'un homme, que son intervention est diffusée sur Internet et qu'il inspire d'autres personnes.
Qui n'a jamais rêvé d'être un super-héros ? Ne mentez pas, le héros le dit lui-même, tout le monde s'est déjà rêvé super-héros. Moi le premier. Ca doit dater des films de Superman avec Christopher Reeve (qui roulait plus qu'il ne volait sur la fin de sa vie). C'était vachement bien, tu mettais ton pantalon, ton slip (dans cet ordre), ta cape et hop, tu fendais le ciel pour sauver la veuve ou l'orphelin (au choix) en espérant que Lex Luthor ne passe pas par là avec son bâton de kryptonite parce que, bon, t'es un peu sensible à c'te saloperie. En plus, t'avais Loïs Lane dans ton lit et Marlon Brando comme père, ça le faisait. Surtout pour Loïs Lane, effectivement. Bref, un quidam qui veut devenir super-héros, c'est légion. Par contre, en faire une bonne histoire, c'était pas encore fait. Mark Millar a crée Kick-Ass pour remédier à ce vide.
Comme d'habitude, c'est sur les conseils de mon dealer que je suis parti sur ce comis paru entre 2008 et 2010 aux Z'tats-Unis et édité en France en deux versions, une en deux tomes, l'autre en intégrale paru en octobre dernier chez Panini Comics. Alors, qu'est-ce qu'on a là-dedans ? Hem… je me rends compte que j'écris ma chronique comme je l'écris d'habitude. Alors que bon, quand même, là, j'ai des lecteurs qui sont venus sur ce site grâce à l'article paru dans la presse quotidienne locale. Je tiens donc à vous saluer, Monsieur, Madame, Mademoiselle, pour votre curiosité. Votre question de savoir quand commencera vraiment la chronique de Kick-Ass est également justifiée bien que je doute très sérieusement de l'intérêt que portent les masses bêlantes et gorgées de Coca-Cola tiède à ce comics brillant.
Donc, qu'est-ce qu'on a là-dedans ? Un héros au charisme incertain. Il part d'une bonne intention, ce garçon : vouloir sauver le quidam des agressions du quotidien. Il est pas au top mais il y travaille. En fait ce comics tient surtout par ses personnages secondaires. Le vrai héros de l'histoire, ou plutôt la vraie héroïne, c'est cette choupinette de 10 ans qui se fait appeler Hit-Girl et qui dézingue le mafieux à grands coups de sabre en travers de la tête plus vite que son ombre. Le scénario est également très bien foutu avec plusieurs petits retournements ou éléments sur les personnages qui surviennent au bon moment. C'est rythmé, on ne décroche pas. Le scénar béton est accompagné de dessins typiquement comics, très biens foutus. Les expressions des personnages sont très bien rendus. Il faut également signaler que Mark Millar, le scénariste a blindé l'ouvrage de références à la télévision (séries télés, talk-shows), au cinéma, à la musique ou aux comics (évidemment). Sans un minimum de culture geek, ça vous passera au-dessus. Sinon, ça vous fera sourire, forcément.
Vous l'aurez compris, Kick-Ass est dans le très haut du panier du comics. Il est susceptible d'amener le lecteur à s'interroger sur le rôle de chacun dans la société et les moyens de la rendre meilleure, chacun à son échelle. Bon, c'est peut-être un peu tendu comme analyse mais si vous le lisez au premier degré, vous verrez, c'est vachement bien aussi. Peut-être même mieux. A noter qu'il a fait l'objet d'une adaptation cinématographique avec Nicolas Cage dans le rôle de Big Daddy, le papa de Hit-Girl mais que je ne l'ai pas vu. A l'occaz, si je pose les yeux dessus, je vous en reparle, OK ?
Texte © Alfie's mec 2012
Couverture et planche (cliquer pour avoir l'image en grand) : Kick-Ass, Millar, Romita Jr, Éditions Panini, 2011.