Le chuchoteur - Donato Carrisi

Le criminologue Goran Gravila est appelé par par la police lorsqu'on retrouve cinq bras gauches, probablement appartenant à cinq fillettes disparues. Lorsqu'un sixième bras est retrouvé, c'est à une experte en enlèvement que l'équipe fait appel, Mila Vasquez. Qui est cette sixième fillette et où sont les cinq autres corps ?

En pleine phase de perte d'envie de lire, j'ai puisé dans ma PAL grossissante pour en sortir un thriller dont on m'avait dit ici et là pas mal de bien, en espérant retrouver en partie le goût de lire pendant un week-end prolongé. Et je dois dire que Donato Carrisi a rempli sa mission en me faisant engloutir les près de six cents pages de ce thriller en l'espace de quelques jours ! De là à dire que ce thriller est excellent, il n'y a qu'un pas... Que je franchirai peut-être...

J'avoue que Le chuchoteur est pour moi l'exemple type du parfait thriller. Narré à la troisième personne, il nous fait suivre différents personnages, tout en se centrant principalement sur la personne et la personnalité de Mila. Car si ce roman nous embarque dans une course contre la montre pour tenter de sauver la sixième disparue inconnue, Donato Carrisi ajoute également une forte dose de psychologie dans son histoire, donnant une belle contenance à ses enquêteurs ainsi qu'à ses suspects... Chacun semble porter de lourds secrets en lui, et il faudra arriver à la fin de l'histoire pour que l'ensemble des pièces du puzzle trouvent leur place...

Car si l'une des forces du Chuchoteur réside dans ses personnages, son autre atout est son intrigue, très bien ficelée... D'une scène de crime à une autre, tout est lié, d'un cadavre à l'autre, rien n'est isolé, et tout fini par prendre un sens machiavéliquement effrayant dans les derniers chapitres de l'histoire. On en arrive presque à vouloir relire quelques passages du début pour être bien sûr de ne pas avoir loupé un élément qui nous aurait mis sur la piste, mais non, rien ne laissait présager cela...

Vous l'aurez compris, Le chuchoteur est un excellent remède aux pannes de lecture et autre besoin d'engloutissement frénétique de pages. En travaillant la psychologie et l'intrigue, Donato Carrisi réussit un thriller qui mérite, me semble-t-il, les critiques et les prix reçus.

Roman lu pour le Challenge Petit Bac organisé par Enna, catégorie "Métier",...

...pour le challenge Thriller organisé par Cynthia.

Texte © Miss Alfie 2011.
Édition lue : Le chuchoteur, Donato Carrisi, traduit de l'italien par Anaïs Bokobza, éditions Livre de poche, collection Policier / Thriller, 2011, 576 pages.

Comments

[Clément]

Oui, j'ai fini.



Il est effectivement pas mal.

Avec ce qu'il faut de twists sur la fin pour surprendre. Et de flou à la fin pour qu'on y réfléchisse un peu.



Ne pas mieux comprendre comment le méchant fait pour être aussi méchant me laisse un poil sur ma faim, mais ça fait aussi partie du charme du truc.

[Miss Alfie]

@ Clément : Et alors, tu l'a fini ?!

[Clément]

Ca, pour être un bon "Page turner", pas de doute... Je me suis surpris ce matin à reprendre la lecture dès le petit dej... Rien de tel pour l'appétit que des histoires de démembrements de petites filles...



C'est quand même un bon roman. Il est relativement bien écrit, les ficelles ne sont pas trop grosses (ou alors le rythme fait qu'on ne s'en rend pas compte), sans vraiment de défaut d'écriture. Les personnages ne sont pas vraiment caricaturaux, même si j'en suis à un point où ils ne sont pas encore énormément développés...



Il manque juste un poil de génie d'écriture, un procédé littéraire original, pour que ce soit un grand roman. Ce n'est en général pas non plus ce qu'on demande à ce genre de littérature, et les auteurs qui le font sont extrêmement rares. Dans ceux que j'ai lu, je vois Shane Stevens (pour la moitié d'"Au delà du Mal" que j'ai lue), Ellis ("American Psycho" est il seulement un polar?) et Dantec( "Sirène Rouge" et "Racines du Mal"). Probablement aussi "Zombi" de Joyce Carol Oates quand je l'aurai lu.



La réflexion qui me vient maintenant, c'est qu'effectivement chaque roman de tueur s'adresse désormais à des spécialistes. La culture actuelle (Tv, ciné, et littérature) veut que l'amateur baigne dans le sordide, et qu'il faut lui refiler une dose de cheval pour qu'il lève un sourcil.

Une telle dose de cheval se conjugue rarement avec une forme de justesse dans la trame de l'intrigue, et encore plus rarement avec une écriture fine.



Carrisi y arrive plutôt bien, c'est déjà beaucoup.



Reste à le finir maintenant, ce polar ^^

[Miss Alfie]

C'est un bon "page turner", il y a de quoi se laisser embarquer dans l'intrigue, même si les bémols que tu soulignes sont réels.

Encore une fois, et on en revient à notre discussion de dimanche, c’est un bon polar et un thriller qui contentera bien les amateurs mais qui laissera sur leur faim les grands adeptes et les semi-"spécialistes" de ce type de lectures.

[Clément]

Oui, oui.



C'est un relatif hasard que j'aie décidé de lire un livre que t'avais chroniqué. Relatif parce que j'avais choisi un polar plutôt bien critiqué, et que ça entre donc dans ton spectre d'action préférentiel.