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Miss Alfie, croqueuse de livres... & Compagnie !
21 juillet 2011

La couleur des sentiments - Kathryn Stockett

couleurEn 1962, à Jackson, Mississippi, les femmes noires sont généralement employées par les familles blanches pour effectuer les tâches ménagères et s'occuper des enfants. Alors que les lois ségrégationnistes dans les bus ont été abolies grâce à Rosa Parks, les mentalités du Mississippi ont du mal à évoluer.

Voilà un livre que je voulais lire depuis quelques mois, bien avant qu'il ne reçoive le prix des lectrices du magazine Elle, bien avant que l'on ne commence à en parler partout, tout simplement depuis que j'avais lu un article lors de sa publication en France à l'automne dernier. Voilà enfin une bonne chose de faite, et sans regrets ! Derrière un titre qui pourrait laisser imaginer une bluette sentimentale, La couleur des sentiments nous décrit une société américaine pas si ancienne que ça, mais que l'on souhaite ne plus exister, une société dans laquelle la ségrégation est quotidienne, une société dans laquelle la bêtise humaine s'incarne dans de jolies familles blanches bien-pensantes.

Au fil des cinq cents et quelques pages de ce pavé, j'avoue être passée par de nombreuses sensations : de l'humour distillé par petite dose, de l'affection débordante, mais surtout de la révolte. De la révolte à l'égard de ces préjugés incroyablement stupides, de ces croyances totalement absurdes qui font devenir ces dames blanches bien sous tout rapport encore plus cruches qu'elles ne le sont !

En nous dépeignant une société de classes, presque de castes, Kathryn Stockett nous offre un roman qui amène le lecteur à s'interroger. Certes, elle aurait pu faire quelque chose de plus politique, évoquer plus longuement et plus précisément le mouvement pour les droits civiques, Martin Luther King et la marche sur Washington du mois d'août 1963. Mais j'ai le sentiment que l'objectif de Kathryn Stockett n'était pas de faire un plaidoyer pour les droits des noirs américains, mais de nous raconter le quotidien d'hommes et de femmes il y a cinquante ans, à l'origine peu concernées par ces débats politiques, et qui vont peu à peu se réveiller et laisser leur frustration éclater dans une société où on leur construit des cabinets dans le jardin pour qu'elles n'utilisent pas ceux de leurs patrons, où la parole du Blanc prime sur celle du Noir.

A lire aussi :
George, Manu, Mango et Valérie ont lu ce livre avec moi.

Lecture_commune

Texte © Miss Alfie 2011.
Edition lue : La couleur des sentiments, Kathryn Stockett, traduit de l'américain par Pierre Girard, éditions Jacqueline Chambon, 2010, 525 pages.

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Commentaires
A
J'ai beaucoup aimé ce livre. Ce qui m'a le plus touchée est la façon dont les femmes sont prises dans un carcan dont elles peuvent difficilement sortir, les compromis qu'elles sont obligées de faire et la force que va leur apporter l'écriture. Avec n constat réaliste et assez terrible : les femmes qui veulent s'émanciper ont bien du mal à se faire épouser et les femmes noires sont dans une situation sociale et politique qui les rend extrêmement fragiles.
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J
En nous racontant le quotidien, je pense que l'auteure marquera presque plus les esprits qu'un livre trop "historique" ou trop "politique" :) On a tendance à se rappeler plus facilement les histoires de personnages auxquels on s'est attachés, ce qui a été mon cas !
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A
Un très beau livre, j'en garde encore le souvenir.
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D
Voici (enfin) le lien vers mon billet :<br /> http://bookophiles.wordpress.com/2011/08/04/kathryn-stockett-la-couleur-des-sentiments/<br /> Désolé pour le retard.
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M
@ Manu : Pas de soucis, ça peut arriver à tout le monde !
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