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Miss Alfie, croqueuse de livres... & Compagnie !
14 juillet 2011

La moisson rouge - Dashiell Hammett

imagesUn homme, détective privé dans une agence de San Francisco, est appelé par le propriétaire des journaux de Personville, Donald Willsson. Alors que le détective vient d'arriver sur place, Willsson est assassiné. Son père va demander au privé d'enquêter sur la mort de son fils, puis de nettoyer la ville.

Qui aime les romans policiers doit avoir lu au moins une fois dans sa vie Dashiell Hammett, le père du roman noir américain, le créateur de la "Hard boiled school", l'école des durs à cuire. Publié aux Etats-Unis en 1929, La moisson rouge est réellement un ouvrage qui se démarque des romans à énigmes en vogue à l'époque, dans la lignée de Conan Doyle ou d'Agatha Christie. Mais il faut dire qu'à elle seule, la vie de Dashiell Hammett est un roman noir.

Né en 1884 dans une famille pauvre, d'un père escroc devenu juge, Dashiell Hammette quitte son foyer à 14 ans pour vivre dans la rue. Il y puisera très certainement une matière considérable pour ses futurs roman, et un goût prononcé pour le bourbon qui l'achèvera en 1961. Mais c'est très certainement de son passage comme détective privé à l'agence Pinkerton qu'il tirera les plus grands enseignements et qu'il créera son personnage clé, un détective privé aux méthodes parfois douteuses, anonyme dans les premiers écrits et qui prendra ensuite l'identité de Sam Spade.

Cette histoire se retrouve totalement dans La moisson rouge, où l'on suit quelques malfrats et mafieux ayant parasité la ville et que le privé fera tomber dans un bain de sang, en semant derrière lui nombre de cadavres. L'écriture, extrêmement visuelle, m'a donné l'impression par moment de me trouver au milieu d'un film, faisant défiler devant mes yeux des images empruntées à Public Ennemies, au Dahlia noir ou aux Incorruptibles. Dans ce roman, il devient au fur et à mesure des pages difficile de faire la part des choses entre le bien et le mal, de poser une frontière entre les pourris et les incorruptibles, bien loin d'un Hercule Poirot ou d'un Sherlock Holmes...

Si La moisson rouge est indéniablement un roman noir à découvrir pour son aspect précurseur, il n'aura cependant pas été un coup de coeur. J'avoue m'être parfois perdue au milieu de nombreux personnages, et avoir également été perturbée par l'utilisation massive de termes d'argot. Ceci dit, il semblerait que la collection Série noire de Gallimard ait réédité en 2009 ce livre sous le titre Moisson rouge avec une nouvelle traduction plus proche du texte original et moins marquée de ces termes d'argot.

Malgré ce bémol, je suis loin de regretter une lecture qui m'a donné une vision totalement différentes des romans policiers du début du siècle, me permettant de mieux cerner toutes les nuances que l'on peut mettre derrière l'appellation "roman policier".

Petit_bac
Roman lu pour le Challenge Petit Bac organisé par Enna, catégorie "Végétal" (Ben oui, qu'est-ce qu'on moissonne ? Des blés voyons ! Donc, du végétal !).

Texte © Miss Alfie 2011.
Edition lue : La moisson rouge, Dashiell Hammett, traduit de l'américain par P.J. Herr et Henri Robillot, éditions Gallimard, collection Folio policier, 1999, 256 pages.

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Commentaires
J
Bonjour , je découvre par hasard votre blog ( intéressant et pertinent ) mais je tenais à vous dire que les traductions de la série noire est notoire et pose un sacré problème . Il convient de toujours se renseigner sur les nouvelles traductions existant pour certains très grand auteurs , ainsi les éditions Rivages sont en train de republier en nouvelles traductions l'oeuvre de Jim Thompson.<br /> <br /> Ce qui est vrai pour les romans policiers ( certaines maisons d'édition n'hésitant pas à supprimer du texte afin de rentrer dans le cadre des 250 pages . Une vraie mutilation! , il arrivait que des chapitres entiers disparaissent.) est également vrai pour la traduction et le doublage des films américains ( on arrivait parfois à des sommets dans le ridicule et l'incongru , ainsi dans un western comme " L'aventure fantastique "de Roy Rowland ).Afin que les spectateurs français ne soient pas déconcertés par les prénoms américains , on en traduisait certains par des prénoms bien de chez nous , on entendait parfois le prénom Marcel prononcé dans des Westerns.<br /> <br /> Pire , certains films certains films considérés comme trop américains se voyaient interdits de distribution en France .<br /> <br /> Ce qui m'amène à constater que l'on prenait les français pour des imbéciles et que l'on méprisait certains genres littéraires , comme le polar ou la SF; cette situation dura hélas très longtemps , surtout pour la littérature.<br /> <br /> Cordialement et mes plus sincères encouragements pour la poursuite de votre blog<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> JPJ<br /> <br /> <br /> <br /> ps. Je ne sais pas quelle a été votre opinion sur"La couleur des sentiments" version filmée , mais j'ai personellent apprécié.
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