En 1650, monsieur de Sainte Colombe perd son épouse. Il ne se remettra jamais complètement de ce deuil. Partagé entre sa passion pour la viole et la musique, il tente d'éduquer Madeleine et Toinette, ses deux filles. Un jour, un jeune homme, Marin Marais, se présente. Il souhaite que monsieur de Sainte Colombe lui apprenne la musique. Mais Marin Marais est trop attiré par le faste de la cour aux yeux de monsieur de Sainte Colombe...
Il aura finalement fallu une proposition de lecture commune pour que je sorte ce court roman de ma PAL dans laquelle il végétait depuis pas loin de trois ans... Sans doute l'un des plus anciens de ma PAL, que je "désherbe" pourtant régulièrement et à laquelle j'applique la règle du "non lu dans l'année suivant son acchat ? Jamais lu" ! Et pourtant, Tous les matins du monde restait là, comme si je me disais que même si l'envie de m'y plonger diminuant au fil des ans, je ne perdrai pas beaucoup de temps à lire ces quelques pages. Une grosse heure m'aura suffit pour achever ce court roman.
J'ai lu chez George que Quignard avait, avant d'écrire ce roman, écrit une biographie de Marin Marais, musicien ayant réellement existé, tout comme monsieur de Sainte Colombe. Ce livre serait donc en quelque sorte la transposition romanesque de l'essai sur Marin Marais... En quelque sorte... Parce que s'il l'avait réellement été, je pense que je me serai plongée avec un peu plus d'avidité dans ce roman ! Mais il faut que je me fasse une raison : je n'aime pas les histoires courtes ! Je n'accroche pas sur les nouvelles, et ce roman d'une centaine de pages ne m'a pas permis de me plonger suffisamment dans l'atmosphère de l'époque, dans le monde de monsieur de Sainte Colombe et de ses filles pour que ce livre me plaise totalement.
Pourtant, il y avait au fil des pages, un potentiel romanesque intéressant. Monsieur de Sainte Colombe est un personnage étrange, campé sur ses idéaux, qui vit sa musique pour lui avant de vouloir la partager, introverti, mais qui peut faire preuve d'une grande fermeté et d'une grande violence à l'encontre de ceux qui viennent perturber ses idéaux. A l'opposé, Marin Marais apparait comme un jeune homme ambivalent, souhaitant d'un côté maitriser l'art de son maitre mais également attiré par les fastes de la cour de Louis XIV, à l'inverse de monsieur de Sainte Colombe... Au milieu d'eux, deux jeunes filles, Madeleine et Toinette, que l'on suivra de loin en loin, qui grandiront dans l'ombre de leur père mais avec le même amour pour la musique que leur géniteur...
J'espèrais trouver dans ce livre une musicalité, un rythme littéraire. Si Quignard sait parfaitement mettre en scène ses personnages, les amener à écouter le monde, à écouter le crissement des pas sur la neige ou le toucher d'un pinceau sur une toile, j'ai eu la sensation de lire un livre chirurgical sur la musique, sans les émotions que j'espérais ressentir, trop rapide à mon goût pour que j'ai véritablement le temps de m'imprégner de son atmosphère.
A lire aussi :
Céline, Delphine, Estellecalim, Reveline, Vilvirt ont lu ce livre avec moi.
Texte © Miss Alfie 2011.
Edition lue : Tous les matins du monde, Pascal Quignard, éditions Gallimard, collection Folio, 1993, 116 pages.
Bonne journée !