La blonde en béton - Michael Connelly
Harry Bosch se retrouve sur le banc des accusés pour avoir tué quatre années auparavant un homme suspecté d'être un serial killer, surnommé le Dollmaker. Alors que le procès s'ouvre, le service de Bosch reçoit un courrier indiquant l'emplacement d'un nouveau corps. Le doute commence à s'immiscer dans l'esprit d'Harry : et si le Dollmaker n'était pas mort ?....
Après une première rencontre satisfaisante mais sans plus avec Harry Bosch sur La glace noire, j'avais eu l'occasion d'apprécier le talent de Michael Connelly dans Le poète. Cette deuxième expérience m'avait clairement donné envie de redonner une chance à l'inspecteur de Los Angeles, et je ne regrette pas du tout ce choix !
La blonde en béton nous offre un double récit, celui de l'enquête que va mener Bosch avec ses collègues afin de découvrir si le Dollmaker est réellement mort, et celui de son procès. Si la partie relative à l'enquête est très bien construite, au point que je n'ai pu lâcher les cent dernières pages, persuadée d'avoir trouvé la solution, pour au final me rendre compte que je m'étais trompée en beauté (Ah ! J'aime me faire avoir comme ça par des auteurs ! L'autre option aurait été trop simple !!!), j'ai apprécié celle concernant le procès car elle n'occupe pas à elle seule l'intégralité du roman.
Oui, qu'on se le dise, les procès américains, je ne suis pas forcément fan... Je préfère largement suivre les inspecteurs qui vont découvrir des corps ensanglantés, démembrés et lacérés (C'est mon côté sadique ! Hihihi !), et partir avec eux dans une chasse à l'homme qui me tiendra en haleine tout au long de l'histoire. Mais dans La blonde en béton, Michael Connelly réussit à lier les deux aspects de l'histoire et à y ajouter quelques grammes de vie et de psychologie d'Harry Bosch, rendant le personnage plus humain et plus "réaliste". Si dans La glace noire et dans Le poète, j'avais constaté que l'on sentait le décalage d'un point de vue technologique, alors que la blonde en béton a été publiée aux Etats-Unis en 1994, j'ai trouvé ce décalage moins flagrant, permettant de situer cette histoire dans un passé récent, comme dans notre présent.
Au final, un roman parfaitement maitrisé qui confirme le talent de Michael Connelly pour construire des intrigues policières cohérentes et surprenantes.
A lire aussi :
Chez Pascale, il me semble lire un double de mon avis : "L'auteur jongle suffisamment bien entre les scènes de tribunal et l'enquête, et les deux thèmes s'imbriquent parfaitement."
Reno est encore plus catégorique : "Ce livre est impossible à lâcher une fois commencé."
Angelina rejoint le club des convaincus : "Réussir à tirer une telle intrigue de cette phase judiciaire démontre l’envergure de Connelly et justifie son statut de stars du polar américain."
Texte © Miss Alfie 2010.
Edition lue : La blonde en béton, Michael Connelly, traduit de l'anglais américain par Jean Esch, éditions Le Seuil, collection Points, 1998, 462 pages.