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Miss Alfie, croqueuse de livres... & Compagnie !
16 septembre 2010

L'origine de la violence - Fabrice Humbert

l_origine_de_la_violencePrenons un homme, donnons lui entre 30 et 40 ans. Mettons le dans un lycée franco-allemand en tant que professeur et envoyons le à Weimar en séjour scolaire. Faisons lui visiter le camp de Buchenwald et mettons sous les yeux une photographie des années 1940 sur laquelle il croit reconnaitre son père. Ajoutons un petit secret de famille par dessus et laissons le s'engouffrer dans le labyrinthe de son histoire familiale.

Voilà globalement ce que j'avais compris de ce livre de Fabrice Humbert, auteur français dont je n'avais jamais eu l'occasion de lire de roman, avant de me plonger dans sa dernière œuvre, L'Origine de la violence. Sur le principe, ça pouvait clairement me plaire, et assouvir ma curiosité concernant une période sombre de l'Histoire de l'Humanité que je ne m'explique toujours pas.

Et les premiers chapitres ont plutôt répondu à mes attentes. Du moins la première partie, qui retrace l'enquête que va mener le narrateur pour comprendre qui est cet homme qui ressemble tant à son père. Sauf qu'à la fin de la première partie, j'ai commencé à me méfier : tout cela semblait trop simple, et l'on avait déjà quasiment toutes les clés du secrets verrouillés dans cette famille... Pourtant, c'est cette partie qui m'a clairement le plus intéressée, nous plongeant au plus profond des camps de concentration, nous interpellant sur les motivations de ces hommes qui ont fait subir les pires sévices à leurs congénères, sur ces hommes qui, sur les photos, ne ressemblent pas à des monstres...

Mais alors ensuite, ce fut fastidieux pour moi d'arriver à la fin... La suite nous entraine dans une réflexion à moitié philosophique sur la violence, dans une introspection qui m'a paru fouillis et dans un espèce d'argumentaire universitaire qui ne m'a pas du tout convaincu... Les réflexions sont longues, délayées, argumentées et illustrées d'exemple comme une dissertation, donnant certes une certaine véracité au texte et rendant trouble la distinction entre roman et autobiographie (flou accentué par l'absence de prénom du narrateur...). Mais si j'avais voulu lire un essai sur la violence, ou une dissertation sur les criminels nazis, je n'aurait pas acheté un roman !

Déception pour ce livre encensé par certains critiques... Sans doute suis-je toujours aussi hermétique à la philo qu'en terminale... En même temps, si j'ai plafonné à 5 au bac de philo, c'est sans doute pas pour rien !

Une petite immersion au milieu des pages ?

"N'oublie jamais une chose : les ambitieux qui montent vite et sans scrupules sont comme les singes qui grimpent aux arbres. La seule partie que l'on voit, c'est leur cul et on a tôt fait de s'en moquer." (p.56)

"L'envers du décor, c'était l'autre homme. Celui qu'un mot agresse, qu'une élévation de lavoix inquiète, met sur ses gardes, comme un animal. Celui qu'un geste trop brusque du bras alerte. Celui qui se réveille le matin plein d'angoisse et qui doit organiser ses pensées pour faire le bilan de sa vie et déclarer : Il n'y a aucun motif d'inquiétude, calme-toi." (p.169)

"Le nazisme, dit-on toujours, est justement une violence administrative, non pas le déchaînement d'un individu mais une violence générale, mécanisée, sans haine ni passion." (p.263)

A lire aussi :
Clarabel très différemment de moi,  trouve que "c'est un roman époustouflant, qui vous agrippe et ne vous lâche plus avant la fin" ;
Laure a fini par "reconnaître que c'est un roman habile et bien construit, moins artificiel qu'il n'y  paraît, complexe et exigeant, qui pose les questions de la filiation, du souvenir et de l'acceptation" ;
Et vous trouverez beaucoup d'avis bien différents du mien sur la toile en cherchant un peu !!!

Texte © Miss Alfie 2010, sauf citations.
Édition lue : L'origine de la violence, Fabrice Humbert, Éditions Livre de poche, collection Littérature & Documents, 2010, 252 pages.

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Commentaires
C
"N'oublie jamais une chose : les ambitieux qui montent vite et sans scrupules sont comme les singes qui grimpent aux arbres. La seule partie que l'on voit, c'est leur cul et on a tôt fait de s'en moquer." (p.56)<br /> <br /> Mauvais pastiche de Balzac (Le Lys dans la Vallée) : la moindre des choses est de lui rendre hommage d'une manière ou d'une autre. Est-ce fait quelque part dans le livre ?<br /> En tout cas tout ça ne semble pas très sérieux.
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M
@ Nymphette : Ca ne veut rien dire, peut être te plaira-t-il bien comme à beaucoup d'autres lecteurs !
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N
Zut alors, moi qui l'ai récupéré au dernier Diner Livres Echange... As-tu lu Le liseur? ce que tu dis de celui-ci me rappelle mes sentiments à cette lecture: plutôt qu'un roman une dialectique
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M
@ Alex-Mot-à-Mots : Déjà, j'ai pas tout capté à sa théorie...!
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A
Perso, j'ai bien aimé le lire, mais je ne suis pas d'accord avec sa théorie.
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