Qui a bien pu tuer Alexandra Wijkner, et pourquoi ? Telles sont les deux questions qui animent la petite ville côtière de Fjällbacka, et plus particulièrement Erica Falck, trente-cinq ans, écrivain et amie d'enfance de la victime. En compagnie de Patrick Hedström, inspecteur de police, la jeune femme va tenter de découvrir les secrets que cachait cette jeune femme belle à qui tout semblait réussir.
A voir ce premier roman publié en France de Camilla Läckberg, on ne peut s'empêcher de penser à la désormais célèbre trilogie Millénium. Et pour cause, les similitudes sont nombreuses ! Je passerai sur le visuel de la couverture, que l'on commence à connaître dans les librairies, ces couvertures noires, bordées de rouge, avec, en médaillon, une image aux dominantes rouges et noires parfois inquiétante. Non, les similitudes vont au-delà de ça mais commencent par le fait que Camilla Läckeberg, comme Stieg Larsson, est suédoise. De ce fait, on retrouve des noms de villes imprononçables, des journées où la nuit tombe à 15 heures et des bouteilles d'Aquavit. Mais concrètement, côté points communs, on s'arrêtera là ! Autant Stieg Larsson livrait un polar complexe où se mêlaient de sordides histoires de famille à des entrepreneurs voyous, autant Camilla Läckberg propose un polar beaucoup plus classique, moins "journalistique", et de fait plus abordable.
Ici, certains notent les lacunes de l'ouvrage de La princesse des glaces comparée à Millénium, et considèrent parfois qu'il ne lui arrive pas à la cheville. A ceux là, j'ai envie de dire attention. Je pense que les deux auteurs, bien que suédois tous les deux, ne cherchent pas à cibler le même public... Tout comme les romanciers français ont chacun un style propre, les romanciers suédois ne vont pas tous faire du polar à la sauce Millénium, et heureusement !!!
Donc, pour en revenir à Camilla Läckberg, elle nous propose le premier roman d'une série mettant en scène une jeune trentenaire célibataire, soeur cachée de Bridget Jones, rédigeant des biographie de femmes écrivains, et Patrick Hedström, inspecteur de police transis d'amour pour la précédante depuis sa plus tendre enfance. Vous vous douterez donc que le succès de ce roman vient non seulement de l'intrigue, que j'ai trouvé intéressante, même si parfois un peu tirée par les cheveux, mais aussi de l'histoire d'amour qui se dessine au fil des pages.
Alors certes, d'aucuns diront que l'histoire est simpliste et qu'on ferait mieux de laisser aux Kay Scarpetta et autres héroïnes aux compétences les enquêtes de meurtre. Mais personnellement, j'ai bien aimé ce roman qui trainait dans ma PAL depuis le début de l'année. Prise au jeu de l'intrigue, il ne m'a pas quitté pendant une semaine et chaque fois que je l'ai pu, je me suis plongée dans les pages de cette histoire pour en trouver la clé. J'ai trouvé astucieux cette manière d'annoncer une découverte par tel ou tel personnage sans dire quelle est cette découverte. Les hypothèses que j'aime à échafauder dans mon esprit lorsque je lis un polar n'en étaient que plus nombreuses.
Par contre, encore une fois, je note la frustration que je peux avoir de ne pas pouvoir lire dans la langue originale... A plusieurs reprises, j'ai eu la sensation d'un texte mal traduit, de dialogues plaqués... Et à chaque fois, je ne peux m'empêcher de me poser la question de la traduction...
La princesse des glaces reste pour moi un polar abordable, simple à lire, avec une intrigue que je qualifierai de moins tirée par les cheveux que celle de Millénium !
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Texte © Miss Alfie 2009.
Image La princesse des glaces, Camilla Läckbert, Éditions Actes sud (2008).