Un peu plus d'un an après la fin de l'affaire Vanger, Lisbeth Salander profite de son année sabbatique à la Grenade tandis que Mikael BlomkvistBlomkvist travaille avec Erika Berger sur un nouveau numéro spécial de Millénium sur le trafic des femmes. Le journaliste, sans nouvelle de la jeune hacker, poursuit sa route en se demandant où elle se trouve. Cette dernière, plus décidée que jamais à se faire discrète, va pourtant se retrouver au centre d'un double meurtre duquel la police va avoir vite fait de la considérer comme coupable toute désignée.
Au fil des six cent et quelques pages de ce deuxième tomes, on découvre un peu plus l'étrange Lisbeth. Psychotique, asociale, surdouée, qui est-elle réellement ? Quel est cet événement qui semble avoir brisé son enfance ? Autant de questions qui trouveront des réponses plus ou moins précises. Mais il est clair que pour les avoir, il faudra venir au bout de ce que certains appelleront un pavé. Mais quel pavé...
A force de "feuilleter" les critiques des uns et des autres, j'en suis venue à m'interroger : est-il réellement besoin de louer les vertus de ce polar addictif auquel on s'accroche comme un fumeur s'accroche à sa clope ? J'en suis devenue sceptique, et j'ai plus envie de vous mettre en garde, vous, les quelques huluberlus qui, comme moi le mois dernier, n'ont pas touché un seul des ouvrages de Stieg Larsson. En garde face au génie d'un romancier qui a su utiliser toutes les ficelles de la littérature pour nous donner envie de poursuivre, pages après pages, l'enquête de Mikael et les péripéties de Lisbeth.
C'est ainsi que régulièrement, Stieg Larsson nous coupe d'un personnage pour nous entraîner vers son ennemi le plus important, histoire que l'on reste bien en haleine et que l'on ait qu'une envie : poursuivre la lecture pour découvrir, enfin, ce que notre héros mijote. Ceci dit, cela ne fait pas tout, et le talent de Larsson, à mon avis, vient aussi du fait qu'il traite des sujets de société (les escroqueries financières internationales dans le tome 1, le trafic des femmes de l'est dans celui-là...). Chacun d'entre nous, pour peu qu'il soit un peu curieux, ou qu'il ait une tendance "Robin des bois" peut, de ce fait, se retrouver dans l'un des personnages, à vouloir pourchasser le mal pour faire régner le bien sur la terre.
Malgré tout, il convient de noter quelques petits bémols, notamment l'escapade de Lisbeth dans les îles au début du roman, qui nous en apprend peu sur l'héroïne, sinon qu'elle semble malgré tout avoir un coeur et qu'elle est toujours aussi surdouée... Ceci dit, cette remarque se fait à l'issue de la lecture : au cours de ces chapitres, emportée par l'action et la découverte du roman, j'ai fortement apprécié cet intermède ensoleillé ! Et globalement, je reste sur un aspect extrêmement positif... Pour preuve : j'ai attaqué le troisième et dernier tome dans la foulée, n'ayant pas envie d'attendre pour connaître le destin de Lisbeth et de Mikael...
A lire aussi : Une galerie d'avis sur Blog-o-BookBlog-o-Book parmi lesquels je vous conseille les envolées enthousiastes de Valériane, d'Amanda Meyre ou encore de Laurence et celles, plus mesurées, de ValdebazValdebaz ou de Clarinette.
Texte © Miss Alfie 2009.
Edition lue : La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette, Stieg Larsson, traduit du suédois par Marc de Gouvenain et Lena Grumbach, éditions Actes Sud, collection Actes noirs, 2006, 652 pages.