Les Rivières pourpres - Mathieu Kassovitz
D'un côté, le commissaire Pierre Niemans. Empétré dans une sordide affaire de violence à Paris, il est envoyé à Guernon, dans l'Isère pour aider le SRPJ sur une enquête peu commune de meurtre avec mutilations du responsable de la bibliothèque de l'université locale. De l'autre, Karim Abdouf, inspecteur de police dans le Tarn, sorti de la délinquance. Dans sa région paumée, deux affaires coup sur coup, le cambriolage sans vol d'une école et la profanation d'un caveau au cimetière. Et si toutes ces affaires se rejoignaient pour n'avoir qu'un seul et même coupable ?
J'ai vu le film avant d'avoir lu le livre, honte à moi. Circonstance atténuante, je l'ai vu il y a très longtemps, lors de sa sortie. J'avoue même ne pas tout avoir compris en sortant de la salle. Et puis, j'ai acheté le livre en poche il y a de ça quelques semaines. Je l'ai dévoré ce week-end. Bien sûr,, je connaissais le dénouement mais je voulais voir comment ce livre avait été adapté. J'ai donc revu dans la foulée le film.
Première remarque générale, l'adaptation est globalement fidèle. Il me paraît impossible de lister les différences et les raccourcis. On notera toutefois que le lieutenant Abdouf, beur coiffé de dreadlocks et surdoué de l'école de police a été transformé pour permettre à Vincent Cassel de se fondre dans le rôle qui perd par là un peu de sa consistance. Les deux personnages ont en commun ces accès de violence qu'on ne retrouve pas dans le film. D'autre part, la fin a été largement modifiée. J'imagine que le dénouement nocturne du livre paraissait délicat à filmer et qu'une fin plus spectaculaire était plus adéquate.
Bien sûr, les raccourcis sont nombreux mais comment adapter un thriller de quelques 300 pages en 1h30 ? Alors, oui, adieu le centre pour aveugles, bonjour la fusion soeur Andrée - mère de Judith Hérault, adieu l'ajoint de Niémans, le supérieur d'Abdouf mais cela ne dénature pas l'oeuvre de Jean-Christophe Grangé. Au final, on se retrouve avec un bouquin qui se dévore et un film globalement bien adapté.
Texte © Guigzz 2008.
Image Les Rivières pourpres, Jean-Christophe Grangé, Éditions Livre de poche (2001).