Le Dahlia Noir - James Ellroy
Los Angeles, 1947. Une jeune femme, Betty Short, est retrouvée assassinée et mutilée dans un terrain vague. Adversaires à la boxe, puis amis et enfin coéquipiers, les policiers Bucheirt et Blanchard vont mener une enquête qui les entraînera dans les profondeur de l'âme humaine, leur faisant frôler la folie et tourner la tête, tout cela au milieu de trois étranges femmes, Elizabeth, Kay et Madeleine.
Celui qui lira Le Dahlia Noir avec, pour seul objectif, de découvrir la version de James Ellroy d'une affaire criminelle non résolue à ce jour risquera fort d'être déçu. En effet, l'histoire que nous conte Ellroy est celle, effroyable, de Betty Short, jeune femme assassinée à Los Angeles en 1947 et dont le tueur n'a jamais été retrouvé. Dans sa version, l'auteur nous donne une réponse à cette énigme. Mais avant tout chose, il m'a semblé que cette enquête n'était qu'un prétexte pour nous entraîner dans le monde noir et corrompu de la police de l'époque.
En effet, même si, comme Ellroy le dit lui même, écrire Le Dahlia Noir fut pour lui une sorte de thérapie pour rendre en quelque sorte hommage à sa mère, assassinée elle aussi sans que son meurtrier ait été retrouvé, l'enquête m'a souvent semblé tenir une place secondaire dans la narration. Ainsi, la découverte du corps de la victime n'intervient qu'au bout d'une centaine de pages. Je peux donc aisément comprendre un certain nombre de critiques comme quoi l'histoire met du temps à démarrer. Cependant, ayant vu précédemment le film de Brian De Palma (dont je vous parlerai bientôt d'ailleurs), j'ai énormément apprécié de comprendre un peu plus les liens entre les personnages et découvrir des personnalités fouillées, complexes, oscillants entre intégrité et corruption, entre réalisme et folie, entre amour et haine. Et pour une fois, je dirai presque que voir d'abord le film permet d'apprécier encore plus le roman puisque l'on se dé-focalise de l'enquête et que l'on peut réellement s'intéresser aux liens entre les personnages et leur psychologie.
Au final, je dirai que c'est un véritable coup de coeur pour ce roman que j'ai eu, un vrai roman policier noir et sombre comme je n'en ai pas souvent lu...
A noter que la dernière édition en poche de 2006 offre une postface rédigée par Ellroy qui donne de nombreuses explications sur sa démarche littéraire.
A lire aussi : Les avis très intéressants d'Olivier Montbazet, d'In Cold Blog et de Thomz.
Texte © Miss Alfie 2008.
Image Le Dahlia Noir, James Ellroy, Éditions Rivages (2006).