Sept Yakuzas - Jean-David Morvan et Hikaru Takahashi
Kotobuki Ichiro a 95 ans et dirige un clan yakusa depuis des années. En plein coeur de Tokyo, de nos jours, il fait l'objet d'une tentative d'assassinat. Il décide alors, avec l'aide d'un ancien complice, de rechercher le commanditaire et s'entoure pour cela d'une équipe prête à tout pour venger le maître.
Il fallait bien un ouvrage pour inaugurer la catégorie "Bandes dessinées". Parce que, quoiqu'en disent les puristes réfractaires et intégristes, la bande dessinée est un genre littéraire à part entière. Mais ça, je vous l'expliquerai dans une note spécifique. Donc, attardons-nous sur cette histoire de mafieux japonais. Précisons toutefois que cet ouvrage est le sixième volet de la série Sept initiée par les éditions Delcourt, chaque tome étant une seule et unique histoire.
On le cherchait, on le tient !! Ce volet de la série Sept est sans doute le meilleur jusqu'à présent. Raison principale à mes yeux, contrairement aux autres tomes de la série, celui-ci bénéficie d'une bonne douzaine de planches supplémentaires. L'histoire a donc plus le temps de s'installer, le lecteur de s'immerger dans cette atmosphère si particulière. La constitution de l'équipe arrive donc relativement tard dans l'histoire mais est caractéristique. Les membres ont chacun leur spécificité : le japonais qui s'est appropriée la culture américaine opposé au jeune attaché à ses racines nippones, le yakuza sorti de prison, les anciens qui ont vécu de différentes façons la guerre et l'occupation américaine. Autre atout, JD Morvan profite du début du livre pour raconter l'histoire du vieil oyabun sur une quinzaine de planches.
De son côté, le dessin de Hikaru Takahashi permet de nous plonger pleinement dans ce Japon de la seconde moitié du XXè siècle. Les flash-backs sont teintés de jaune pâle, comme sur des vieilles photos. L'action, en particulier dans la seconde moitié de l'ouvrage et plus particulièrement sur le dénouement est parfaitement mise en valeur. A ce sujet, le scénario est bien ficelé ce qui n'est pas négligeable pour un one-shot. Ni trop lent, ni trop rapide, l'histoire se déroule régulièrement pour arriver sur une fin très sanglante et tout à fait surprenante.
Au final, Sept Yakuzas peut être perçu comme un hommage et une fascination du scénariste JD Morvan pour le Japon et le phénomène Yakuza. On plonge bien volontiers dans cet univers, bien aidé par un glossaire en fin d'ouvrage. Bref, un excellent ouvrage.
Texte © Guigzz 2008.
Images Sept Yakuzas (couv. et planche 1) / Éditions Delcourt (09/2008)
Scénario : Jean-David Morvan / Image : Hikaru Takahashi / Planches : 76
Nota : Les autres tomes déjà parus (Sept psychopathes, pirates, guerrières, voleurs et missionnaires) feront l'objet d'une note, don't worry... Quant aux Sept prisonniers, on s'en occupera quand ils se seront évadés des stocks de l'éditeur...