A l'ouest - Olivier Adam
Antoine est au lycée, mais sèche régulièrement les cours, fume, bois, dort. Camille est un peu plus jeune, sèche parfois les cours, et prie, beaucoup. Marie, leur mère, travaille, tente de les élever, et semble se débattre avec le passé et ses ombres. Jusqu'au jour où elle atteint le point de non-retour.
A l'ouest est le troisième roman d'Olivier Adam que je lis. Toujours le même style littéraire, des phrases courtes, saccadées, très descriptives. Le troisième, et toujours le sentiment d'un mal-être au plus profond des personnages. La sensation que les personnages avancent au quotidien par réflexe, mécaniquement, sans oser se demander pourquoi ils sont là, parce que s'ils le font, leurs vies basculent. Et une fois de plus, c'est ce qui se passe dans ce roman. C'est la troisième fois que je lis Olivier Adam, et c'est la troisième fois que je me retrouve face à une famille en déroute, au bord du précipice, prête à sauter dans le vide ou à rester sur la terre ferme, sans que l'on comprenne forcément pourquoi. Sans oser avoir la prétention d'analyser les thème récurrent chez Olivier Adam, on retrouve généralement un femme perdue, vivant dans une banlieue standard, dans un pavillon de classe moyenne, avec une petite vie réglée, encroûtée dans un quotidien.
Dans la petite notice biographique au début du roman, il est indiqué par l'éditeur, Pocket, qu'A l'ouest est le deuxième volet du diptyque sur la disparition ouvert avec Je vais bien ne t'en fais pas. Certes, on parle de disparition dans les deux, mais pour autant, je ne trouve pas que le second vaille le premier opus. Pourquoi ? Parce qu'il manque l'espoir... Dans les deux autres livres de l'auteur que j'ai lu, il y avait toujours la possibilité de rester sur la terre, de ne pas sauter, ou quelqu'un qui tendait la main, même au dernier moment, pour que celle qui se perd retrouve un semblant de chemin. Là, rien. Rien qui puisse faire se raccrocher les trois personnages de cette famille. Sans doute une volonté délibérée de l'auteur de montrer l'autre versant du désespoir...
Texte © Miss Alfie 2008.
Edition lue : A l'ouest, Olivier Adam, éditions Pocket, collection Littérature, 2007, 140 pages.